Expériences.
Compte rendu de notre expérience pratique.
Introduction : L’idée (ou le défi) est simple : il s’agit de passer une journée sans le moins possible de technologies, le but étant de prouver leur ancrage dans nos quotidiens, leurs aspects pratiques et leurs inconvénients.
-Dylan
Voici mes 24 heures sans (le moins possible de) technologies.
22H11, dimanche 18 janvier au soir, je termine de rédiger mon introduction pour ma composition en histoire sur mon ordinateur, à l’aide du logiciel Word. Après avoir vérifié une dernière fois mes actualités Facebook, snapchat, Instagram, mes messages, mes mails et après avoir écouté mon morceau fétiche sur Soundcloud, je décide qu’il est temps de tout couper. Téléphone, ordinateur portable, tablette, internet seront prohibés le temps d’une journée. 22h31 à ma montre automatique, je me couche en comptant évidemment sur mon horloge biologique pour me réveiller le lendemain matin ... à l’heure si possible …
Premier réveil en sursaut, le temps d’allumer la lumière pour vérifier l’heure, il est seulement 1H50 du matin, soulagé je retourne me coucher. Même scénario à 3H40 ... La troisième est finalement la bonne (à 20 minutes près…).
5h40, la journée commence. Comme tous les matins le même rituel ou presque. Une fois la table et les couverts mis, j’ai l’habitude de chauffer ma tasse de lait au micro-onde. Je la chauffe finalement à la casserole. Les toasts sont grillés au grille pain. J’ai coutume une fois mon petit déjeuner prêt de regarder sur mon Smartphone les actualités de mes différents réseaux sociaux tout en regardant un film en streaming sur l’IPad. Ce matin, rien de tout ça. J’ai constaté d’ailleurs que je gagne en efficacité : je perds moins de temps à table. Une fois douché, habillé et prêt à partir, j’ai en général une dizaine de minutes d’avance où j’en profite pour allumer la télévision et regarder BFMTV pour me tenir au courant de l’actualité. Je ne le fais pas aujourd’hui.
Une fois dans le bus en direction du lycée, j’observe une situation commune et observable dans tout type de transports en commun : chacun est assis seul, Smartphone en main et armé d’une paire d’écouteurs. Je prends place dans le bus et c’est à ce moment-là, sans écouteurs ni musiques que je constate ce véritable silence. Personne ne s’adresse la parole, ni manifeste l’envie de le faire.
Avec une demi-heure d’avance arrivée au lycée, pour passer le temps, je joue en général à des jeux installés sur mon Smartphone. Ce matin-là je croise d’anciennes connaissances. On discute le temps de rentrer en cours.
De 8H00 à 9H00 une semaine sur deux le lundi je n’ai pas cours. J’en profite pour aller au CDI du lycée, pour réviser ou terminer des devoirs. Je les fais la plupart du temps en musique. Le fait de ne pas en avoir, pour m’isoler, me motiver, m’a demandé un autre genre de concentration. Je suis plus efficace, moins distrait et moins tenté de jouer avec mon Smartphone. La matinée s’est ensuite déroulée normalement, à part quelques fois où, par réflexe j’essayais de trouver mon Smartphone dans ma poche droite.
17h00, les cours se terminent, il est temps de rentrer à la maison. Même scénario dans le bus du retour ... J’en profite donc pour faire un somme. Le bus ce soir-là avait du retard en raison d’une pluie incessante. Je n’ai donc pas pu prévenir ma mère qui a attendu 15 min pour rien. Elle m’a justement fait la remarque : Tu aurais pu me prévenir quand même ! » Elle a sourit quand je lui ai expliqué la situation. Je m’accorde, une fois rentré à la maison un créneau d 1H00 pour faire mes devoirs. En règle générale, j’allume l’ordinateur, place mon téléphone à proximité et mets de la musique. Pas cette fois-ci. J’ai donc fais mes devoirs de la manière la plus traditionnelle possible. Cependant, je me suis retrouvé dans l’incapacité d’effectuer des recherches approfondies pour mes révisions en vue du Bac blanc de Français …
J’entendais au loin la sonnerie de mon Smartphone qui me signalait de nombreuses notifications sur mes différents réseaux sociaux. Je n’avais qu’une envie, empoigner une tablette, un ordinateur ou mon téléphone pour y répondre ! C’était vraiment dur de résister à la tentation. Cependant j’ai constaté que j’étais plus concentré sur mes révisions. J’étais plus reposé, j’avais les idées claires, mes yeux ne me picotaient pas …
Après avoir diné en famille, préparé mes affaires pour le lendemain, je décide de lever le défi.
Retour à la civilisation, au monde interconnecté, à l’information en temps réel …
Vous devinez surement qu’elle a été mon premier reflex … Empoigner mon Smartphone !
-Tristan
Nous sommes le jeudi 8 janvier 2015 à 21h. Je suis en train de surfer sur les réseaux sociaux une dernière fois avant d’éteindre toutes mes nouvelles technologies, j’appelle une dernière fois ma copine afin de lui informer de ma « non activité » sur mon téléphone pendant 24h ce qui la dérangea car celle-ci ne pourra pas rentrer en contact avec moi.
21h30, je décide de couper mon téléphone ainsi que mon ordinateur, je vérifie mes devoirs, les peaufine puis m’installe tranquillement dans mon lit. Je réfléchie comment me réveiller le lendemain car utiliser mon téléphone portable comme réveil serait entraver les règles fixées dans le cadre de notre expérience, alors je décide de tenter le tout pour le tout et de me réveiller de manière naturelle en espérant que mon cerveau ne me trahisse pas.
Je me réveille premièrement à 4H45, je regarde ma montre à gousset que je tiens à l’envers, je vois affiché 11H alors tout paniqué je cherche une explication au fait que le ciel soit encore noir puis je tourne la montre et me rends compte que quand nous sommes à moitié endormis notre capacité à réfléchir est largement diminuée. Puis je décide de me rendormir quitte à prendre le risque de ne pas me réveiller à l’heure.
Mon deuxième réveille est le bon, il est 6h20 soit 10 minutes de plus que d’habitude avec mon réveil. Je me lève et constate que je suis prêt rapidement, en effet dès le matin mon téléphone prend une place importante dans la répartition de mon temps, premièrement j’envoie un message à ma copine, puis je fais un rapide tour sur facebook, snapchat ainsi qu’instagram (réseaux sociaux). Là c’est différent je m’habille directement puis je prends mon petit déjeuner, au lieu de faire chauffer ma tasse de lait au micro-onde qui est une nouvelle technologie, j’utilise une casserole que je fais chauffer à la gazinière. Apres avoir pris mon petit déjeuner je me brosse les dents avec une brosse à dent traditionnelle car d’habitude j’utilise une brosse à dent électrique. Une fois ma préparation matinale terminée je me rends compte que je gagne un temps fou et que j’ai le temps de me poser 10 minutes dans mon lit en attendant l’heure de mon départ pour prendre mon bus.
Il est 6h50 je sors alors de ma maison pour aller à mon arrêt de bus. 7h00, le bus arrive, je sors alors ma carte de bus mais je la montre au chauffeur au lieu de la faire magnétiser en lui expliquant mon expérience, il ne voit pas d’inconvénient alors je m’installe dans le bus. D’habitude, je m’assois tout au fond à gauche puis je mets mon casque audio et je m’enferme dans ma bulle en écoutant de la musique. Là je constate que je suis plutôt perdu sans ma technologie qui me permet de m’évader et de finir de me réveiller en douceur, cependant je remarque aussi que la plupart des personnes dans le bus sont tous sur leur portable ou en train d’écouter de la musiques comme moi habituellement, cet isolement empêche le contact avec les autres et nous rend dépendant aux nouvelles technologies.
Vers 8h30 je descends du bus là aussi je me sens mal à l’aise sans mon casque audio, le trajet de l’arrêt de bus vers le lycée me parait extrêmement long. Une fois arrivé au lycée je remarque que l’utilisation des nouvelles technologies est toujours aussi présente, la plupart des personnes ont leurs téléphones dans la main. Je me dirige vers ma salle de cours, là-bas je vois mes amis entrains de jouer sur leurs Smartphones, ils me demandent si je veux essayer une partie, je refuse et explique mon expérience, j’avoue que j’aurais bien aimé m’initier à ce jeu…
Pendant les heures de cours je ne ressens pas un grand manque pour mon téléphone, de temps en temps je tâtonne mon jean et je panique car je ne le sens pas puis je me rappelle que je ne l’ai pas pris. Pour regarder l’heure je regarde sur ma montre à gousset, je me réhabitue à lire l’heure sur des aiguilles car je suis trop habitué à l’horloge numérique de mon téléphone. Le simple fait de ne pas avoir mon téléphone dans les mains me frustre, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose, je ne peux pas regarder les actualités sur mes réseaux sociaux, je ne suis pas au courant des informations mondiales, et ne peux pas envoyer des SMS, j’avoue que c’est plutôt dérangeant. Cela dit je me sens plus à l’écoute de ce qui se passe autour de moi et je suis plus attentionné lorsque que quelqu’un me parle.
Entre midi et deux pour ne pas utiliser le distributeur automatique de plateau, je demande à une secrétaire présente à la cantine de me compter un repas, je lui donne les numéraux de mon badge ce qui me permet de manger sans utiliser de nouvelles technologiques. Là je remarque les avantages de cette installation technologique, en effet en utilisant ce distributeur automatique de plateau l’argent du repas est directement déduit des fonds de l’élève. Sans utiliser ce distributeur je me rends compte que je perds un peu plus de temps de plus cela rajoute du travail aux personnels. Pendant le repas j’ai l’habitude de divaguer sur mon téléphone, je montre les actualités à mes amis, les scoops amusants. L’absence de mon mobile me permet de parler un peu plus et de manger plus vite.
14h, l’heure de mon contrôle de mathématiques. La calculatrice étant indispensable, je me permets donc d’entraver l’expérience pendant l’heure de l’évaluation. Je remarque que l’usage de certaines technologies est donc parfois indispensable. En revanche je m’abstiens d’utiliser la calculette pendant la deuxième heure de maths et j’effectue les calculs mentalement, c’est une réelle difficulté car la calculette nous mâche le travail et nous déshabitue à faire les calculs par nous même.
La sonnerie de 16h retentit, ma journée se finit enfin mais pas mon expérience. Je ressens de nouveau le manque de mon casque audio sur le trajet du lycée à mon arrêt puis pendant le voyage jusqu’à ma maison. Je profite de cette absence de technologie pour faire un petit somme. Je me réveille tout juste à ma destination. Une fois chez moi le réel manque pour mon portable et pour mon ordinateur se fait sentir. Quoi de meilleur pour commencer son week-end que de se détendre sur son canapé devant la télévision ? Cependant rien de tout ça ne m’est autorisé, je décide alors de lire, je me surprends moi-même, habituellement je ne lis jamais. Il est à peu près 18h quand ma sœur rentre de son appartement à Montpellier où elle effectue ses études, je me sens soulagé de pouvoir lui parler et je lui propose instantanément de faire un jeu de société. Elle accepte puis on se lance dans une partie de Monopoly. Je redécouvre les joies des jeux en famille et je passe un agréable moment. On enchaine ainsi plusieurs parties, ma copine arrive chez moi et se met à jouer avec nous, cela rend le moment d’autant plus amusant. Nous dépassons largement la fin de l’expérience, je ne m’en rends même pas compte. Le manque des nouvelles technologies a disparu. Nos parties étant terminées, je me décide de reprendre mon téléphone en promettant de revoir mon temps d’utilisation de celui-ci.
En conclusion : Cette expérience a été bénéfique et m’a permis de me rendre compte de ma dépendance à mon téléphone. Comme pour la drogue, je me sentais pas bien lorsque je n’avais pas mon Smartphone sur moi, ne pas pouvoir l’utiliser me rendait mal à l’aise. Tout au long de la journée les nouvelles technologies ont une place permanente. Elles peuvent aider à notre quotidien comme j’ai pu le voir avec le distributeur automatique de plateau et ma calculatrice ou au contraire nous ralentir et nous rendre accro comme je l’ai remarqué avec mon téléphone portable et mon casque audio. Nous remarquons donc que les nouvelles technologies ont des avantages mais présentent certaines limites lorsqu’elles sont trop souvent utilisées. J’ai profité de cette expérience pour être plus à l’écoute et pour partager d’agréables moments en famille. Je projette de réaliser de temps en temps ce « sevrage » pour me couper de ces nouvelles technologies et pour ne pas être totalement dépendant à celles-ci.